Normalité… Je te hais !

« Votre enfant fera partie des gens de très petite taille. Il ne sera pas normal. »

Deuxième trimestre, écho de morpho, la sentence tombe. Froidement. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, la blouse blanche qui s’agite en face de moi ne daigne même pas me regarder. Il coche quelques petites cases dans mon dossier, sans s’apercevoir que mon visage est mouillé de larmes aussi brûlantes que l’atmosphère est glaciale. A-NOR-MAL. Mon enfant ne sera pas NORMAL.

Je passe des jours et des nuits à pleurer, encore et encore, le doigt collé sur mon clavier, Google me grillant le peu de neurones qui me restent encore. Je fais le deuil de l’image d’Épinal de la famille NORMALE que je n’aurais jamais.

Et puis tout à coup, je me réveille. De quel droit est-ce que je fustige le destin de me donner un enfant qui ne répond pas aux diktats de la normalité ? De quel droit je pleure égoïstement sur moi-même alors que tant d’autres ne peuvent enfanter ou connaissent un sort bien plus tragique ? Mais au fait, de quel droit impose-t-on à nos petits bouts d’être « normaux » ?

Cinq ans plus tard, ma fripouille dépasse largement la moyenne de la courbe NORMALE de croissance. Peut-être même un peu trop. Ironie du sort, leçon de vie. Je comprends mon erreur, celle d’avoir trop longtemps porté des œillères.

A mon fils, mon trésor. Merci de m’avoir fait grandir… Tout simplement.

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