Un ado de 17 ans décède d’une pneumopathie après plusieurs refus des secours

« Un décès évitable si la prise en charge avait été meilleure. » Voilà ce que déclare la famille d’un adolescent décédé le 10 mars sur le parking d’une pharmacie à Cazères, en Haute-Garonne, alors qu’il cherchait de l’aide pour sa santé qui se détériorait rapidement.

« Ce n’est qu’une grippe, pas besoin de venir »

Tout commence le 8 mars, lorsque le jeune homme de 17 ans souffre depuis plusieurs jours de symptômes préoccupants : vomissements et nausées incessantes. D’après un proche de la famille, la mère du garçon l’emmène chez le médecin qui leur conseille de se rendre rapidement aux urgences.

Cependant, la famille ne possède pas de voiture. La mère appelle alors les urgences à plusieurs reprises pour demander un véhicule, mais on lui répond à chaque fois : « Madame, ce n’est pas la peine de venir, c’est juste une grippe. »

Les douleurs de l’adolescent ne s’apaisent pas, et les parents continuent d’appeler le 15, sans obtenir d’ambulance. Finalement, le 10 mars, la mère et son fils se rendent à la pharmacie de leur ville. Les pharmaciens, constatant la gravité de la situation, appellent les pompiers, mais le garçon fait un arrêt cardiaque juste avant leur arrivée. Malheureusement, les secours ne peuvent rien faire pour le réanimer.

Après ce décès soudain, une autopsie ordonnée par le parquet de Saint-Gaudens révèle qu’il y a eu une erreur de diagnostic et que le garçon souffrait en réalité d’une pneumopathie, qui aurait pu être traitée, selon l’avocat de la famille.

Choqués, les parents restent persuadés qu’une prise en charge adéquate aurait pu éviter cette tragédie. Ils ont décidé de porter plainte contre X.

Cet événement, qui s’ajoute à une série de drames similaires, témoigne d’un système de santé en difficulté qui ne réagit pas comme il le devrait. Pour le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo, ce nouveau drame est le résultat d’un système qui décline :

« La médecine ne se pratique pas par téléphone et il est difficile pour un régulateur d’évaluer une situation comme celle-ci. Mais la question est de savoir si tous les moyens ont été mis en œuvre pour sauver ce garçon. Le Samu manque de moyens, de personnel, de médecins pour se rendre au domicile des patients et d’ambulances… On leur dit que les services d’urgence ferment, donc le message est de limiter les envois de patients à l’hôpital. Aujourd’hui, l’objectif de la régulation du Samu est de faire patienter les gens. Ce n’est même plus d’envoyer les patients à l’hôpital, puisqu’il faut justifier la fermeture du service d’urgence à proximité. Et cela a des conséquences dramatiques, comme dans le cas présent. »

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