À Cadolive, dans les Bouches-du-Rhône, une assistante maternelle est jugée ce mardi par le tribunal correctionnel de Marseille pour mauvais traitements infligés à de très jeunes enfants dont elle avait la garde. Les faits ont été révélés grâce à l’initiative d’une mère de famille qui avait dissimulé un micro dans les affaires de son bébé de huit mois.
Des soupçons confirmés par un enregistrement
Doriane, 37 ans, confie qu’elle s’était tournée vers cette professionnelle après l’avoir trouvée via un site Internet et un groupe Facebook. « C’est mon premier enfant, je n’avais pas trop de repères », explique-t-elle. Mais rapidement, les doutes se sont installés : son fils pleurait sans cesse lorsqu’elle venait le chercher, sa couche était régulièrement pleine, et elle remarquait des rougeurs ainsi que des marques sur son corps.
Pour en avoir le cœur net, la jeune mère a dissimulé un micro dans les affaires de son bébé. L’enregistrement s’est révélé accablant : on y entend l’enfant hurler de longues minutes, sans que la nounou n’intervienne. Pire encore, des insultes et des cris fusent. « J’ai compris que j’avais mis mon fils dans la maison de l’horreur », témoigne Doriane, bouleversée. Elle s’est immédiatement rendue à la gendarmerie pour déposer plainte.
Une deuxième plainte déposée
Suite à ces révélations, la Protection maternelle et infantile (PMI) des Bouches-du-Rhône a suspendu la mise en cause et lui a interdit d’exercer dans l’attente de la décision judiciaire. L’affaire ne s’arrête pas là : une autre famille a également porté plainte, affirmant que leurs enfants avaient subi des violences de la part de la même assistante maternelle. « J’ai eu la confirmation par ma fille qu’elle lui tirait l’oreille. Je me demande ce qu’elle a pu lui faire subir notamment d’un point de vue psychologique », confiait la mère à BFM Marseille.
« Faire passer un message »
Pour Doriane, il est indispensable que la justice sanctionne sévèrement cette nounou afin de protéger d’autres enfants. « Ce qu’elle a fait est très choquant. Il faut faire passer un message », martèle-t-elle dans les colonnes du Parisien.
L’affaire, qui choque bien au-delà de la région, rappelle l’importance de la vigilance des parents mais aussi des contrôles renforcés dans le domaine de la petite enfance.
