À Maisons-Laffitte (Yvelines), une centaine d’élèves de l’école Montessori internationale Les Rayons de soleil n’ont plus le droit d’accéder à leur principale cour de récréation. En cause : une décision de justice favorable aux voisins de l’établissement, qui jugeaient les enfants « trop bruyants ».

Anna-Rose, élève de l’école, résume son ressenti simplement : elle n’est « pas contente ». Comme elle, ses camarades doivent désormais se contenter d’un petit espace de 100 m², au lieu des 500 m² de cour extérieure dont ils disposaient jusque-là. Une restriction difficile à accepter pour les enfants, comme pour leurs parents. « Nos enfants rentrent frustrés le soir. Ils ont envie de courir, de se défouler, et c’est à nous de gérer cette frustration », confie Frédéric, le père de la fillette.

Une organisation chamboulée

Face à cette contrainte, la directrice Darcy Hull a dû réorganiser les temps de pause : « Nous faisons jouer une vingtaine d’enfants à la fois sur la petite cour, pendant que d’autres classes doivent sortir en extérieur. »

La décision judiciaire s’appuie sur le règlement de copropriété du parc de Maisons-Laffitte, un texte hérité du XIXᵉ siècle qui impose à chaque propriétaire de ne pas générer de nuisances pour ses voisins. « Le cahier des charges stipule clairement que personne ne doit causer de bruit gênant pour les autres habitants », rappelle Jacques Myard, maire LR de la commune.

Un appel en cours

L’établissement a décidé de contester cette décision et a fait appel. La justice doit se prononcer à nouveau le 3 octobre prochain. En attendant, les élèves devront continuer à se contenter d’un espace réduit pour leurs moments de détente, au grand désarroi des familles.