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Cantal : une directrice d’école victime de harcèlement homophobe se suicide le jour de la rentrée

Caroline Grandjean, professeure des écoles et ancienne directrice d’une école primaire de Moussages (Cantal), s’est suicidée le lundi 1er septembre, jour de la rentrée scolaire. Cette enseignante avait été la cible de harcèlement homophobe durant plusieurs mois et dénonçait le manque de soutien de l’Éducation nationale face à cette situation.
 |  La redaction  |  ,

Caroline Grandjean, professeure des écoles et ancienne directrice d’une école primaire de Moussages (Cantal), s’est suicidée le lundi 1er septembre, jour de la rentrée scolaire. Cette enseignante avait été la cible de harcèlement homophobe durant plusieurs mois et dénonçait le manque de soutien de l’Éducation nationale face à cette situation.

Son histoire avait été mise en lumière par l’auteur de bande dessinée Remedium, dans l’ouvrage Cas d’école, qui retraçait le parcours de plusieurs enseignants confrontés à la souffrance au travail.

Des insultes et des menaces répétées

En décembre 2023, Caroline Grandjean avait découvert un premier tag homophobe « sale gouine » sous le préau de son école. Choquée, elle avait dû être arrêtée et avait porté plainte tout en informant les parents d’élèves. Mais, selon son témoignage recueilli par Remedium, elle n’avait reçu aucun soutien de la part de la mairie ou des familles, certaines allant jusqu’à se plaindre à l’inspection de son message.

Par la suite, d’autres tags homophobes avaient été inscrits, et une lettre de menace de mort avait été retrouvée dans la boîte aux lettres de l’établissement : « Va crever sale gouine ». Contrainte de quitter son poste, Caroline dénonçait alors une institution plus prompte à la déplacer qu’à la protéger.

« La blessure était trop profonde »

Sur X (ancien Twitter), Remedium a rendu hommage à l’enseignante : « Caroline aura tenté du mieux qu’elle pouvait de se reconstruire. Mais la blessure était trop profonde. »
Il ajoute : « Le corbeau qui l’a abreuvée d’insultes, les villageois et le maire qui ne l’ont pas soutenue, les collègues absents… Tout cela a contribué à creuser sa tombe. »

Quelques jours avant sa mort, Caroline lui aurait confié avoir appris la promotion de son inspectrice, qui l’avait peu soutenue, devenue assistante de la Directrice académique. Un nouvel élément qu’elle aurait vécu comme un choc supplémentaire.

L’Éducation nationale et les syndicats réagissent

Le ministère de l’Éducation nationale a exprimé sa « vive émotion » face à ce décès tragique et a annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute pour accompagner les enseignants de la circonscription de Mauriac. La rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand a également saisi une instance spécialisée en santé et sécurité pour enquêter.

Les syndicats enseignants ont réagi avec force. Le Syndicat des Directrices et Directeurs d’École (S2DÉ) a rappelé un message bouleversant que Caroline avait adressé à ses pairs : « Lundi sera bien plus difficile pour moi que pour vous. »
De son côté, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, a écrit : « L’homophobie tue. L’absence de soutien aussi. Tristesse, colère et toutes mes pensées à Caroline et ses proches. »

Un drame qui interroge le système scolaire

Le suicide de Caroline Grandjean relance le débat sur la capacité de l’Éducation nationale à protéger ses enseignants face aux violences, aux discriminations et à l’isolement. Pour beaucoup de collègues et de syndicats, ce drame illustre une nouvelle fois le poids du silence et l’importance d’un accompagnement réel des victimes.

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