À quelques jours de la rentrée scolaire, la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a réaffirmé, dans une interview accordée à Brut le mardi 26 août, que les professeurs auront bientôt accès à un outil d’intelligence artificielle (IA) pour les accompagner dans leur métier.

« On va proposer aux professeurs une intelligence artificielle pour les accompagner dans leur métier », a déclaré la ministre, précisant que cette aide permettra notamment de préparer les cours.

Un outil d’accompagnement et non de remplacement

Selon Élisabeth Borne, l’IA jouera un rôle de soutien :

• Elle permettra aux enseignants de gagner du temps dans la préparation des cours en “débroussaillant le travail”.
• Elle aidera à analyser les acquis des élèves pour mieux identifier leurs blocages et leurs difficultés.

La ministre insiste toutefois : “C’est un outil, un cerveau auxiliaire. Cela ne dispense pas de raisonner, d’apprendre et de réfléchir.” Le professeur reste maître de son cours et de ses méthodes pédagogiques.

Une charte d’utilisation pour encadrer l’IA à l’école

En février dernier, dans un entretien à Ouest-France, Élisabeth Borne avait déjà annoncé la mise en place d’une charte d’utilisation de l’IA dans l’Éducation nationale. Ce document doit préciser le cadre, aussi bien pour la pédagogie que pour l’administratif.

Une large consultation est en cours tout au long du premier trimestre 2025, impliquant enseignants, élèves, parents et syndicats. L’objectif affiché : garantir un usage éthique et responsable de l’IA à l’école.

Un appel à projets pour une IA « souveraine »

Par ailleurs, l’été dernier, la ministre a annoncé le lancement d’un appel à projets financé à hauteur de 20 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030. Cette initiative vise à développer une IA souveraine française, disponible dès la rentrée scolaire 2026-2027.

Cet outil, conçu pour être intégré progressivement dans les établissements, devra soutenir les enseignants dans plusieurs missions : préparation des cours, évaluation des élèves, et suivi pédagogique.

Avec cette initiative, l’Éducation nationale veut faire de l’IA un levier pédagogique tout en encadrant strictement son usage. La priorité reste claire : soutenir les professeurs sans jamais se substituer à eux, et éduquer les élèves à utiliser ces technologies avec discernement.