
Accoucher… Oui, mais comment ?
Si jadis les femmes n’avaient que très peu de solutions différentes pour accoucher, de nos jours, la médecine qui avance à pas de géant et les TENDANCES flirtant parfois avec l’INSOLITE qui poussent comme des champignons : nous voilà parfois perdues dans la jungle de nos possibilités…
Amorcée dans les années 80, la surmédicalisation des naissances a fait son temps. Que ce soit du côté des mamans ou des sages-femmes, l’envie d’un retour au naturel est prépondérante. D’autres voies sont possibles, moins techniques, plus humaines et respectueuses, nettement plus sereines. Futures mamans, nous vous invitons à découvrir ce petit précis des différents types d’accouchements. Il ouvrira votre réflexion et vous aidera à choisir la voie qui vous convient le mieux de façon éclairée.
L’accouchement classique
En France, pour pouvoir bénéficier de la sécurité sociale, la femme enceinte doit se soumettre à un suivi médical assez pesant : échographies, examens prénataux, prises de sang, analyses d’urine… Sous prétexte de lui assurer une grossesse sereine, elle peut se retrouver confrontée à des angoisses infondées. Mélanie témoigne : « Au cours de l’échographie, le spécialiste nous a alertés au sujet d’une possible malformation de l’urètre (canal situé entre les reins et la vessie) de notre bébé, risquant de provoquer des infections urinaires plus tard. À la naissance, tout allait bien. Nous avions angoissé pour rien ».
Bien sûr, il faut se réjouir d’un meilleur suivi de la santé des bébés et des mamans. Mais ce suivi médical intensif n’est-il pas un peu « too much »? Si vous êtes une future maman jeune, en bonne santé, éduquée et observant une bonne hygiène de vie (c’est le cas de plus de 90 % des grossesses), avez-vous réellement besoin de cette anxiété supplémentaire ? On peut légitimement se poser la question.
Lors d’un accouchement classique, la femme vit les choses de façon plus passive, entre monitoring et perfusions, avec un confort limité dû à une position allongée et immobile obligatoire sur la table d’accouchement, l’administration de certains produits (péridurale contre la douleur, ocytocine synthétique pour un déclenchement artificiel), un recours parfois excessif à la césarienne, aux forceps ou l’épisiotomie.
Le grand avantage de l’accouchement classique est la sensation de sécurité ressentie par certaines mamans à l’idée de se savoir prises en main par un personnel médical compétent.
L’espace de naissance physiologique
Parce que les sages-femmes sont de plus en plus frustrées d’être devenues des techniciennes et que les mamans acceptent de moins en moins la passivité, certains hôpitaux ouvrent des espaces de naissance physiologiques.
En quoi cela consiste-t-il ? Avec l’équipe médicale, la future maman met en place un « projet de naissance ». Elle choisit la musique qui bercera l’arrivée de son bébé. L’espace est accueillant, baigné de couleurs douces et d’une lumière tamisée. Libre de ses mouvements, la femme peut communiquer en toute liberté avec l’équipe médicale, se détendre dans une baignoire de relaxation, s’asseoir sur un ballon ou s’accrocher à des lianes pendant les contractions. Le papa est présent et totalement intégré au processus d’accompagnement. Pour un accouchement tout en douceur, la future maman a accès aux techniques qu’elle a choisies (voir encadré). Elle accouche dans la position où elle se sent le mieux (accroupie, à quatre pattes…). Lorsque bébé arrive, c’est le lien avec la mère qui est privilégié, et pas l’examen médical.
Ces femmes qui veulent accoucher de nouvelles façons ne prennent pas de risques pour autant. En cas d’imprévu, la maman bénéficiera d’un plateau technique performant dans l’hôpital.
L’accouchement à la maison
C’est une autre façon pour la femme d’être actrice de son accouchement tout en étant accompagnée, et non dirigée, dans un lieu familier, plus sécurisant pour elle psychologiquement. L’accouchement à domicile (AAD) reste marginal en France mais concerne 90 % des naissances mondiales ! Il est donc largement répandu.
À savoir : de moins en moins de sages-femmes pratiquent l’AAD, en raison du montant énorme de l’assurance obligatoire pour assurer cette pratique particulière. Les sages-femmes risquent également une radiation pure et simple si aucune situation d’urgence n’exigeait l’accouchement à domicile, et une forte amende. Un vrai paradoxe à une époque où les mamans le demandent de plus en plus ! Le Collectif de Défense de l’Accouchement à Domicile tente de faire avancer les choses, et Cécile Duflot soutenait publiquement Krista Guilliams le mois dernier, radiée pour sa pratique de l’accouchement à domicile (vous pouvez aussi décider d’avoir recours à une « doula »).
Pourtant, les études montrent que lorsque toutes les conditions sont réunies (grossesse normale, sage-femme habituée, préparation à l’accouchement effectuée sérieusement), il n’y a pas plus de risques de donner naissance à votre enfant à la maison qu’à la maternité. Aux Pays-Bas, un accouchement sur trois se déroule à domicile. Selon Madeleine Akrich, directrice au centre de sociologie de l’innovation associé au CNRS, la France devrait s’inspirer du système néerlandais et remettre en cause les prérogatives des gynécologues-obstétriciens.
Vous souhaitez préserver la cohésion familiale, et ne pas partir seule à la maternité pendant plusieurs jours ? Que tous les membres de la famille accueillent bébé et soient là pour vivre ces premiers instants ? Alors choisissez d’accoucher à la maison, accompagnée par la sage-femme/doula qui vous a suivie tout au long de votre grossesse. Avec elle, vous avez établi un climat de confiance et elle vous a préparée dès le début à cet événement dans lequel vous vous reconnaissez vraiment. Elle vous a appris à bien vous détendre notamment, car seul un anesthésiste peut pratiquer une péridurale. Mais vous serez libre de bouger, de choisir vos positions, sans être clouée sur une table d’accouchement (la position allongée sur le dos, pratique pour le personnel soignant, amplifie la douleur des mamans).
Prévoyez tout de même un mode de garde en cas de départ en urgence pour la maternité (c’est le moment d’inviter mamie à la maison !) et constituez à l’avance votre dossier en maternité classique, au cas où.
Règles de survie
Même si cela peut faire peur au premier abord, accoucher sous hypnose apporte de vrais bénéfices. C’est d’ailleurs pour cette raison que certaines sages-femmes ont décidé de se former à cette technique. Certifiées hypnothérapeutes, elles l’enseignent aux mamans, souvent sceptiques au début, et finalement étonnées d’avoir réussi à oublier la douleur et d’avoir vécu un accouchement plus zen. « J’étais terrifiée d’apprendre par l’anesthésiste que je ne pourrai pas bénéficier d’une péridurale pour soulager la douleur pendant mon accouchement. Lorsque l’on m’a parlé de l’hypnose, j’ai été contente d’apprendre qu’une alternative existait », explique Carole.
Psychologue clinicienne et formatrice pour l’Institut Français de l’Hypnose, Isabelle Ignace parle de l’hypnose comme du « muscle de l’imagination ». Pendant l’accouchement, la sage-femme dévie les pensées de la maman, évoquant un endroit qu’elle aime et où elle se sent bien (chez elle, sur une plage,…). Ainsi, son esprit s’extrait de la peur et de la douleur. Il peut aussi s’agir de serrer un objet de plus en plus fort à mesure que la contraction s’intensifie. De cette façon, les pensées de la maman ne sont pas exclusivement concentrées sur la douleur de la contraction, mais également sur l’objet. Et ça marche ! Selon Isabelle Ignace, les trois quarts des patientes ressentent moitié moins de douleur, de peur et d’anxiété. « Sur une échelle de 1 à 10, elles passent de 8 à 4 ».
Accoucher dans l’eau
Dans l’eau tiède, vous êtes plus relaxée et en apesanteur, ce qui soulage votre dos et rend les contractions moins douloureuses. L’eau assouplit le périnée, facilite la dilatation du col et rend le travail plus rapide. Vous êtes libre de vos mouvements et pouvez choisir la position où vous êtes le mieux : appuyée sur le rebord, assise, à genoux, accroupie… La descente de bébé en est facilitée. Au moment de l’expulsion, vous choisissez de rester sous l’eau (car bébé ne respire pas tout de suite), ou d’en sortir. Ramenez-le doucement vers vous pour un délicieux peau à peau aquatique…
Quel que soit l’accouchement choisi, ce qui compte avant tout, c’est votre ressenti. Plus vous vous sentirez détendue et aurez l’esprit apaisé, mieux ce sera pour vous et votre bébé.

On fera la fête, ce sera chouette...

Un bébé rentre couvert de bleus de la crèche
Vous aimerez aussi

Qu’est-ce que la discipline positive ?
21 mars 2023
SOS, Bébé perd sa tutute !
17 janvier 2019