
Le sevrage en douceur
Étape cruciale que ce soit pour Maman ou pour Bébé, le passage de l’allaitement maternel au lait infantile ou à une alimentation plus diversifiée, n’est pas une chose facile. Quelques conseils pour gérer au mieux cette transition.
Un congé maternité qui prend fin, une lactation naturelle qui diminue, l’envie tout simplement d’arrêter : les raisons d’envisager un sevrage sont nombreuses et propres à chaque jeune maman. Toujours est-il que pour une femme, comme pour son enfant, cette phase un brin complexe autant d’un point de vue physique que psychologique, demande quelques adaptations.
Pour une transition toute en douceur, il faut tout d’abord être sûre de son choix et de s’assurer qu’il n’existe aucune autre alternative si toutefois vous l’entamez à contrecoeur. Par exemple, si vous avez des difficultés physiologiques à allaiter, peut-être pourriez-vous vous tourner vers votre sage-femme ou votre médecin traitant, qui pourront vous aider à trouver des solutions pour vous soulager ou améliorer votre lactation. De la même façon, si vous ressentez le sevrage comme un déchirement, n’hésitez pas à mettre des mots sur votre malaise, en abordant le sujet avec votre compagnon ou bien le personnel médical environnant. Soit, votre décision est prise ? Let’s go !
Prenez votre temps
La question du sevrage est mise sur la table ? Dites-vous bien que cette problématique n’est pas à prendre à la légère et que, surtout, elle ne se règle pas du jour au lendemain. Pour un sevrage réussi, il faut qu’il soit progressif, que ce soit pour votre enfant qui va appréhender un nouveau mode d’alimentation ou bien pour votre corps, qui va subir quelques changements. La douceur est donc de rigueur !
Tout d’abord, il va falloir « informer » votre organisme que vos besoins en lactation vont diminuer sensiblement au cours des prochaines semaines. Pour cela, vous devez, dans la mesure du possible, diminuer petit à petit le nombre de tétées au quotidien, pour les remplacer par des biberons. Si vous avez repris le travail, pourquoi ne pas conserver la tétée du matin et du soir par exemple. Bien sûr, tout dépend ici aussi du nombre de tétées journalières et des besoins propres à votre enfant.
Tout naturellement, en procédant ainsi, vos cellules productrices de lait « comprendront » qu’elles sont moins sollicitées. Attention toutefois, gardez en tête que les montées de lait, même restreintes, restent anarchiques pendant plusieurs semaines, voir plusieurs mois.
Apprenez à vous écouter
Combien de temps doit durer un bon sevrage ? La question paraît simple mais la réponse l’est beaucoup moins. En réalité, tout dépend de votre capacité à produire du lait, de votre rythme propre lié souvent à la fin de votre congé maternité mais aussi de votre bébé. A minima, un sevrage doit prendre une quinzaine de jours, mais il peut aussi être effectué sur un laps de temps beaucoup plus long. Ici, il est important de vous écouter, de vous observer et de composer avec les besoins de votre bambin.
Il est possible par exemple qu’un sevrage trop brutal, cause des douleurs mammaires aux jeunes mamans. Peut-être qu’il faut ralentir un peu quant à la suppression des tétées ? Votre bébé lui aussi peut influer sur la durée du sevrage. Il peut rejeter le biberon (pensez à opter pour une tétine physiologique imitant votre mamelon) ou au contraire, ne pas apprécier le goût de votre lait qui s’altère à mesure que les tétées diminuent. Vous l’aurez compris, ici le rythme à adopter dépendra avant tout de vous !
Que faire en cas de sevrage brutal ?
Malgré toute la bonne volonté du monde, il arrive parfois que le sevrage ne puisse répondre à un calendrier progressif. Une diminution drastique de la production de lait que malheureusement, vous ne pouvez contrôler, des douleurs insurmontables qui vous obligent à arrêter, une hospitalisation qui vous pousse à couper le cordon un peu trop vite et la phase du sevrage est lancée plus tôt que vous ne le souhaitiez. Ici, pas de panique. D’un point de vue physique, votre médecin ou votre sage-femme vous prescriront un traitement à base d’antiprolactines et d’anti-inflammatoires qui permettra de diminuer votre production de lait et ainsi de limiter votre sensation d’inconfort. Dans ce cas précis, c’est davantage l’aspect psychologique qu’il faudra avant tout gérer. Un arrêt brusque peut s’apparenter à un véritable déchirement pour la maman, qui a l’impression de perdre un lien fort avec son enfant. Pour autant, il ne faut absolument pas culpabiliser. Dites-vous bien que vous faites de votre mieux et qu’il existe des impondérables que vous ne pouvez en aucun cas maîtriser. Côté baby, ne vous mettez pas martèle en tête, il apprendra très vite à s’adapter ! Le tout étant de faire le plein de câlins et de contacts physiques (on privilégie au maximum le peau à peau), pour préserver ce lien si fort qui vous unit et qui vous unira toujours même après le sevrage ! Soyez zen, et tout se passera bien.
La séparation, ce sentiment difficile à gérer
Que ce soit en cas de sevrage « forcé » ou bien décidé, il arrive souvent que la séparation soit mal vécue, surtout pour la jeune maman. La mise au sein est un sentiment fascinant d’avis de toutes les femmes allaitantes, et il est parfois difficile d’appréhender cette « coupure » avec ce moment si privilégié et si intime. Dites-vous bien ici que le sevrage n’est en aucun cas une phase d’une violence insurmontable. Au contraire, il s’agit là d’une évolution positive, pour vous comme pour bébé, qui signe le bon développement de votre enfant. Notez toutefois que physiologiquement, la tétée provoque une production d’octocynes, qui agissent comme un effet boostant et apaisant pour le moral. Aussi, il n’est pas rare qu’à l’arrêt des tétées vous ressentiez un sentiment de baisse de régime, une difficulté à vous endormir ou encore quelques symptômes liés à une dépression nerveuse. Détendez-vous, c’est tout à fait normal ! Et à mesure que les jours défileront, votre organisme retrouvera un cheminement un brin moins déconcertant.
Dans les faits, quelles sont les étapes du sevrage ?
Prenons le cas le plus largement répandu, celui qui pousse la plupart des jeunes mamans à passer du sein au biberon : la reprise du travail. Ici, comme évoqué plus tôt, l’idée est d’y aller en douceur. De la même manière, prenez de l’avance ! Si votre congé maternité prend fin prochainement, n’attendez pas le Jour J pour débuter votre sevrage et initiez-le progressivement deux à trois semaines au préalable. Cela vous permettra de choisir au mieux les tétées que vous souhaitez conserver selon votre emploi du temps (en règle générale, celle du matin et celle du soir), et d’observer comment réagit votre enfant à cette transition.
Quand vous aurez déterminé quelle est la première tétée à supprimer, attendez trois ou quatre jours avant d’en ôter une autre. Vous pourrez également de cette manière-là adapter également la quantité de lait au biberon à donner à votre enfant, en fonction de ses besoins et de son âge. Notez qu’au tout début, il peut avoir un peu de mal à terminer son bibi ou au contraire en réclamer davantage. Tentez au mieux de coller à son rythme… Mais aussi au vôtre !
Que se passe-t-il en cas de refus du biberon ?
Grande inquiétude de la plupart des jeunes parents, le refus du biberon est fréquent en début de sevrage. Pourtant, inutile de paniquer ou de baisser les bras, à force de persévérance et de tendresse, tout rentrera très vite dans l’ordre ! Tout d’abord, il faudra trouver la bonne tétine, celle qui rappellera le sein à votre enfant. Un petit changement de ce côté peut déjà faire toute la différence. Vous pouvez également dans la mesure du possible, faire participer papa à la prise du biberon, de préférence en votre absence, pour que votre bambin adopte de nouvelles habitudes sans pour autant ressentir le sentiment de frustration de ne plus être dans vos bras. Alternez, gardez le cap et surtout, même si votre enfant n’a pas terminé son bibi, ne finissez pas le repas par une mise au sein par culpabilité… Il pourrait s’y habituer et tous vos efforts s’en verraient ruinés.
Côté lait infantile, il est assez rare que votre enfant ne s’y fasse pas, à part en cas d’intolérance au lait de vache. Si toutefois vous avez un doute, n’hésitez pas à en parler avec votre pédiatre, qui pourra poursuivre ses investigations et proposer un lait adapté à votre minot.
On connaît les conséquences physiologiques du sevrage chez la maman. Mais pour Bébé, qu’en est-il ?
L’un des motifs de consultation le plus fréquent post-sevrage est le changement de selles de votre enfant. En effet, en passant du lait maternel au lait en poudre, il est courant que le fond de couche de votre adorable baby soit quelque peu déroutant. Alors qu’il faisait plusieurs selles molles tout au long de la journée, son petit popo devient plus dur et ferme, et moins fréquent. A moins que vous ne remarquiez une constipation douloureuse ou des selles très dures apparentes à de petites boulettes, aucune inquiétude à avoir. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à vous rapprocher du corps médical qui vous accompagnera certainement dans le choix d’un nouveau lait, beaucoup plus adapté au système digestif de votre enfant.
Il se peut également que votre bébé connaisse une phase, généralement courte, de ballonnements ou de gaz répétés. Là encore, si cette période est brève, elle est considérée comme normale. Elle peut aussi être causée par l’absorption d’un peu trop d’air au moment de la prise du biberon, à vous donc de veiller au grain. De la même façon, il peut être en proie à des régurgitations soudaines. Peut-être qu’ici, le lait que vous avez choisi n’est pas adapté et qu’il a besoin d’une formule plus épaissie ?
Et le papa dans tout ça ?
Si papa est à la maison, son rôle peut être crucial au moment du sevrage. En effet, il sera tout d’abord d’un appui psychologique très important pour la jeune maman mais aussi un soutien infaillible quand il s’agira de donner le biberon. En règle générale, si vous n’aviez pas opté pour le tirage du lait donné au biberon au préalable, le jeune papa apprécie particulièrement la période du sevrage. Elle lui permet de créer un nouveau lien de complicité avec son enfant et de participer encore davantage au quotidien de Bébé ! Ne le négligeons pas !

Bébé s’amuse !
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