
Mes premiers pas vers la lecture…
Adieu coin cuisine, jolies poupées et autres puzzles de neuf pièces… Bonjour CP, devoirs de grands et rythme effréné. La priorité ? L’apprentissage de la lecture, véritable pierre angulaire de toute la scolarité de vos bambins. Parents, à vous de jouer !
Non, vraiment, dur dur d’être un enfant. Bien au chaud dans une salle de classe habillée par des dizaines de dessins colorés et peuplée de joujoux par milliers, voilà qu’on nous arrache sans crier gare à ce petit monde tout douillet et teinté d’innocence, pour nous jeter en pâture dans la terrible cour des Grands. Et comme si les changements d’école, de maîtresse et parfois même de petits camarades ne suffisaient pas, voilà qu’il faut se mettre à étudier… Pas marrant !
La situation peut certes prêter à l’ironie, et pourtant, le passage au Cours Préparatoire est une étape aussi cruciale qu’effrayante pour nos loulous. Nous autres parents, toutfiers de les voir un beau matin de septembre prendre la pose, cartable sur le dos et sourire figé, ne réalisons pas forcément le cataclysme qui nous attend. Pourtant, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on se retrouve bientôt le nez penché sur une pile monstrueuse de cahiers, prêts (ou pas!) à en découdre avec les devoirs de nos petits écoliers…
État des lieux
On a beau faire mine de ne pas se sentir concernés (orgueil, te voilà!), les alertes concernant le triste niveau scolaire des petits Français ne manquent pas. Les bases même semblent être souvent mal acquises, ce qui découle logiquement sur des difficultés et lacunes plus ou moins sévères au cours de la scolarité de nos kids. En cause ? Un système scolaire très inégal qui, à l’évidence, ne donne pas les mêmes armes à tous nos petits chéris. Mais pas seulement ! De nos jours, avec l’avènement des nouvelles technologies et les emplois du temps surchargés, trop nombreux sont encore ceux à penser, un peu facilement, que l’école est garante d’un savoir universel et intangible et qu’elle est la seule à pouvoir instruire nos bambins. Fatale erreur, surtout lorsque l’on se renseigne un tout petit peu sur les conditions de travail de certains enseignants (classes surchargées, moyens limités, matériel pédagogique peu adapté…), qui ne savent plus, parfois, où donner de la tête. C’est ici que nous intervenons, nous autres parents un brin absorbés par le tumulte du quotidien, en tant que tuteurs et exemples pour nos enfants. Notre mission (et nous l’acceptons!), accompagner nos bout’chou sur les chemins sinueux de la vie. S’investir, voilà donc notre seul mot d’ordre.
Les enfants et la lecture, des inégalités frappantes
Étape fondamentale de la scolarité de votre enfant, l’apprentissage de la lecture peut étrangement donner des sueurs froides. Si la Grande Section de maternelle est destinée à préparer les minots à cet exercice, il faut savoir qu’en matière de programme, ici, rien n’est imposé. Plus concrètement, chaque maîtresse fait selon son bon vouloir, soit en mode Petit Escargot soit en mode Furet, en fonction bien souvent du nombre de bambins qu’elle a sous son aile et ses tendances pédagogiques. Voilà pourquoi il est fréquent que certains petits loups savent déjà déchiffrer de longues phrases en fin d’année, tandis que d’autres ont encore du mal à distinguer les différentes lettres. La conséquence ? Un véritable casse-tête pour les instituteurs de CP, qui se retrouvent avec des groupes d’écoliers aux niveaux très différents, qu’il faut apprendre à apprivoiser.
Côté mémorisation et compréhension, les enfants eux-mêmes évoluent à leur propre rythme et tous n’ont pas les mêmes prédispositions naturelles pour acquérir telle ou telle notion. Dans l’un ou l’autre des cas, il est donc nécessaire de booster les choses, au risque de très vite se sentir complètement désemparés.
Points clés
Nous voilà donc face à un dilemme. Respecter le rythme de nos enfants sans leur mettre une pression agressive ou bien regarder chez la voisine et constater que sa fripouille à elle, sait déjà lire couramment. En tant que parents, on ne peut s’empêcher de comparer nos chatons avec la marmaille des autres. Le résultat ? Une peur panique si notre enfant est « en retard » face aux progrès fulgurants de certains. Mais Ô soulagement, Monsieur Google et ses milliers de bonnes idées et de forums alarmants est là pour nous aider… Ou pas ! En règle générale, un bambin au CP est capable de déchiffrer des phrases simples à l’approche des fêtes de Noël. Les enseignants se laissent traditionnellement jusqu’au mois de février pour dresser un premier bilan. Jusque là, inutile donc de vous inquiéter même si vous avez le sentiment que votre fripouille est à la traîne par rapport à ses petits camarades. En revanche, si à l’horizon des vacances de Pâques vous ne voyez aucune amélioration significative, il conviendra de vous rapprocher de l’instituteur de votre enfant, pour trouver des solutions adaptées pour combler ses lacunes. Prendre quelques dispositions histoire de prévenir le malaise, voilà donc votre objectif. Gardez en tête qu’en moyenne seuls 8 enfants sur 10 savent lire à la fin de l’année scolaire. Inutile donc de vous affoler de trop !
L’oeil au radar !
Votre enfant montre des difficultés plus ou moins marquées dans l’apprentissage de la lecture alors qu’il approche de la fin de son année scolaire ? Sachez qu’il existe de nombreux troubles avérés qui touchent malheureusement de plus en plus de petits. Si vous avez un doute et que votre instinct de parent (ou les alertes du corps professoral) vous indique que quelque chose ne tourne pas rond, n’attendez pas pour prendre conseil auprès de spécialistes. En effet, il se peut que votre loulou soit sujet à des troubles d’ordre visuel (environ 15% des cas) qui modifient sa perception du monde alentour ou d’ordre phonologique, qui l’empêchent de travailler correctement les sons avec sa langue. La dyslexie quant à elle, est une affection neurologique plus sévère, qui demande davantage de vigilance. Un suivi adapté à l’aide d’un orthophoniste et d’un psychomotricien est alors de rigueur.
Les signes qui ne trompent pas ? Votre bambin se fatigue très vite en s’exerçant à la lecture, à une forte tendance à se perdre dans les lignes, sauter des mots ou des syllabes, se met à coller le nez sur sa feuille de papier… On tire la sonnette d’alarme illico et on prend les choses en main.
A l’abordage !
Si certains pioupious peuvent parfois mettre près de trois ans à correctement manier les mots, d’autres au contraire semblent vouloir griller les étapes. Il n’est pas rare que des petites choses de Petite Section pas plus hautes que trois pommes témoignent du désir féroce d’apprendre à lire. Précoces et dotées d’une capacité de mémorisation incroyable, leur soif d’apprendre est étonnante et là… On se retrouve coincés.
Pris entre l’envie de répondre à sa demande et la crainte qu’il ne grandisse trop vite ou la peur de mal faire, la frustration est de la partie. Ici, aucune règle sinon celle d’être à l’écoute de votre enfant. Il insiste ? Qu’à cela ne tienne, tentez de lui donner les clés d’une première méthode de lecture en lui prodiguant quelques leçons d’une dizaine de minutes de façon régulière, afin de repérer s’il enregistre bien ces nouvelles notions. S’il s’impatiente, c’est qu’il n’est pas tout à fait prêt à nager dans le grand bain. Si au contraire il en demande encore et encore, ne le frustrez pas et accompagnez-le dans sa découverte des lettres. Pourtant, il semblerait que certains enseignants voient d’un mauvais oeil cet apprentissage prématuré, surtout si le bout’chou n’a pas appris selon la méthode qu’ils pratiquent. D’autres parents ayant eu des enfants lecteurs avancés, indiquent aussi avoir eu quelques soucis au CP et au CE1, notamment à cause de l’ennui que peuvent éprouver certains bambins. Vous l’aurez compris, dans ce cas précis, c’est surtout une question de feeling.
La main à la pâte
Pour accompagner votre enfant sur les chemins de l’apprentissage de la danse des lettres, plusieurs méthodes existent. La méthode syllabique (la plus ancestrale) est idéale pour aller en profondeur des choses sans bousculer le kid (voir encadré). Elle lui permet d’acquérir des bases fondamentales, tout en douceur. La méthode globale est basée quant à elle sur la mémorisation visuelle des mots et des phrases. Même si elle est largement controversée puisque davantage fondée sur une mémorisation imagée et visuelle des mots, elle possède l’avantage de ne pas entrer directement dans les lourdeurs des règles orthographiques et d’être également plus ludique. En revanche, cette méthode a ses limites, puisqu’elle ne se suffit pas à elle-même et demande un approfondissement important par la suite, pour entrapercevoir toutes les finesses linguistiques.
C’est alors qu’est née une formule à mi-chemin entre les deux, qu’on appellera volontiers méthode semi-globale, qui jongle entre l’apprentissage par les syllabes mais aussi la mémorisation graphique des mots et des phrases courtes.
Plus récemment au début du nouveau millénaire, on a vu apparaître également une nouvelle méthode dite révolutionnaire, La Planète des Alphas. Saluée des enseignants et des parents, cette façon new age d’apprendre à lire est inspirée du monde imaginaire qui plaît tant aux enfants. Les lettres deviennent alors de cocasses personnages qui vivent d’extraordinaires aventures colorées et imagées et attirent aussitôt l’oeil du bambin qui se familiarise sans s’en rendre compte avec la lecture mais aussi l’écriture. Faisant appel à tous les sens des enfants, La Planète des Alphas est une méthode particulièrement efficace, moins protocolaire…
Une autre façon d’apprendre à lire ?
La lecture suivie au travers des truculentes aventures de Picouic et Tigrelin, en voilà une bonne idée ! Au cours élémentaire, la lecture doit se faire avec plus d’aisance et d’appétit et peut s’exercer par le biais d’un premier petit roman. Mais pour cela, il est important de progresser sans brûler les étapes, en commençant par des phrases simples et en révisant de manière systématique les règles d’orthographe au programme. Pour accompagner la progression, le corps des lettres diminue insensiblement du début à la fin de l’ouvrage.
En suivant les aventures de Picouic, l’épagneul breton, et Tigrelin, le chat tigré, les enfants découvrent la diversité des régions de France, avec leurs particularités et leurs traditions.
Un voyage au cours duquel les enfants apprennent à s’orienter, à reconnaître les paysages et la géographie française. Les péripéties des personnages seront l’occasion de s’instruire : comment fait-on le vin, comment fonctionne une écluse. De quoi associer clairement plaisir de lire et découvertes…
Mais au fait, pourquoi apprendre à lire ?
Cette question, plusieurs enfants se la sont déjà posée. Et la réponse est plus qu’évidente ! La lecture est la base même de tous les autres apprentissages futurs de votre petit loup. C’est la clé d’entrée indispensable pour décoder le monde qui l’entoure. Lire, c’est aussi s’offrir un aller-simple vers la connaissance, voyager dans des mondes merveilleux extraordinaires et infinis. Si vous aviez l’habitude de lire un livre à votre enfant, par exemple au moment du coucher, il aura déjà le réflexe d’attraper un bouquin dès que vous aurez le dos tourné (gardez tout de même cette habitude de lire une histoire de temps à autre à votre enfant, même s’il sait lire. Le plaisir et la complicité que vous partagez sont tout autre!). Et là, quelle fierté !

Fais dodo... ou pas !

Ménage et vous…
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