
Père d’antan VS Papa moderne
La théorie de L’ÉVOLUTION, vous connaissez ? Et bien en version « Parents », c’est plutôt édifiant. Si la femme, et donc la maman, s’émancipe davantage au fil du temps, côté PAPA, ça donne quoi ?
Le boulot
OK, c’est pas glamour. Et pourtant, élever un enfant dans notre (atroce) société de consommation, demande un minimum d’argent. Un sujet tabou pour nous autres français semble-t-il. Mais alors, dans le couple, qui porte la culotte ? Le Papa ? Vraiment ?
Père d’antan : l’homme est fort, viril, tout-puissant, poilu. Il est celui qui ramène chaque soir le pain sur la table et qui permet à toute sa petite famille de vivre correctement. Oui, il fait bouillir la marmite, en est fier et le fait savoir, reléguant son épouse (oui, le Père d’antan est évidemment marié) au rang subalterne de femme au foyer. Il n’hésite d’ailleurs pas à la secouer (voire à la blâmer), en lui rabâchant sans cesse la chance qu’elle a de n’avoir que les gosses et la maison à s’occuper. Bien sûr, après une longue journée de travail acharné, inutile de lui demander de lever le petit doigt. LUI, il est VRAIMENT fatigué. Bref.
Papa moderne : l’homme REELEMENT moderne aime la femme moderne. Il apprécie qu’elle ait un travail, s’épanouisse dans la société et s’investisse, elle aussi, côté porte-monnaie. Le Papa d’aujourd’hui assume pleinement sa part de maternité et se plaît même, de plus en plus, à endosser le rôle incroyablement passionnant de père au foyer. Et vous savez quoi ? Il adore ça…
Les couches sales
Ah bon ? Pour qu’un homme s’octroie le statut tant convoité de Papa, il n’a besoin que de savamment distiller ses petits combattants au bon moment ? Mouais, un peu réducteur tout de même…
Père d’antan : les couches, les biberons, les vomis à répétition et autres envolées lyriques nocturnes, il ne veut pas en entendre parler. Ou bien qu’en cas d’extrême urgence. Et encore. Les soins nécessaires à Bébé, c’est bien évidemment à la femme de s’en préoccuper. D’ailleurs, il ne sait même pas où se trouve la crème pour le change, le gant de toilette et ne sourcille guère quand son enfant réclame la becquée. Pas vraiment impliqué, il considère que tous ces menus détails pourtant fondamentaux, rappelons-le, ne sont que de stupides affaires de donzelles.
Papa moderne : les couches, les biberons, les vomis à répétition et autres envolées lyriques nocturnes, il connaît ça sur le bout des doigts. Au fil des décennies, l’homme s’est composé lui-même une sorte d’instinct paternel, développé de bout en bout à grands coups de dicos sur la paternité et autres bavardages sur les forums de papas. Et même si on le juge parfois malhabile, prendre soin de son enfant, il aime ça… Et le fait plutôt très bien, n’en déplaise à certaines d’entre nous, un peu trop convaincues de leur supériorité maternelle…
L’autorité
Pour qu’un enfant grandisse dans les bonnes conditions, il est important de trouver un juste équilibre entre bienveillance et respect des règles. Et les règles, ça, Monsieur, il gère !
Père d’antan : les câlins, les bisouilles, les papouilles et autres inepties, il n’en a que faire. Plutôt froid et distant, il considère même que ces excès de tendresse mièvres et sirupeux ne sont pas bons pour l’enfant. Oula, pauvresse. Gare à toi ou ton mioche, un peu trop couvé à son goût, risque fort de se faire littéralement gober par un monde sauvage et sans scrupule, une fois l’oisillon parti du nid. L’élever à la dur, voilà la solution. Des punitions, des réprimandes, une bonne dose de colère, parfois même quelques coups de ceinturon et hop, voilà la recette idéale pour une bonne soupe à la grimace. Pour rester polie bien sûr.
Papa moderne : lui, il n’a pas besoin de taper du poing sur la table pour faire figure d’autorité. Il prône davantage l’écoute et la communication, que le silence et les cris de putois. Son truc à lui ? La bienveillance et le partage. Un enfant a besoin de règles pour s’épanouir ? Soit, mais elles seront établies avec la maman, à part égale. De nos jours, le Papa moderne cherche davantage à construire une relation avec son enfant, plutôt qu’à lui imposer l’image archaïque de la mère qui câline et du papa qui se fâche.
Fierté et descendance
Un enfant. Le fruit d’un amour, un témoin de vie, un petit bout de nous qui s’inscrit sur les marches du temps… Autant de choses qui font de lui un trésor précieux et infini.
Père d’antan : à l’époque, avoir un enfant, c’est la suite logique d’une histoire d’amour (ou pas…), le chemin tout tracé d’un mariage dont on doit justifier la consommation. Un gosse ? C’est aussi l’assurance de transmettre ses gênes, de faire perdurer un nom de famille, d’avoir un légataire. Un enfant, c’est aussi celui qui pourra prendre la relève ou vous aider au quotidien à faire vivre la famille. D’ailleurs, ne pas avoir de môme, c’est parfois même une honte, une fatalité inavouable.
Papa moderne : le papounet nouvelle génération s’en fiche pas mal des on-dit et autres diktats de la société. S’il veut un enfant, c’est tout simplement parce qu’il a la certitude (au moins pendant quelques secondes…), qu’il sera le fruit sacré d’une union divine et merveilleuse baignant dans l’amour et le respect de l’autre. Fier comme un coq ? Il l’est toujours autant, un homme reste un homme. Irrésistible ? Il l’est devenu, surtout quand il clame à tout-va son bonheur d’être nouvellement papa…
Un gars, une fille ?
Il faut bien se l’avouer, la technologie moderne fait des miracles. Si autrefois les femmes étaient crispées de l’entre-jambes jusqu’au moment de l’annonce fatidique, de nos jours, le sexe d’un enfant n’est plus source d’angoisses…
Père d’antan : stoïque à l’extérieur, fébrile à l’intérieur, il attend de voir zizi ou zézette apparaître. Depuis le début de la grossesse de sa femme, il n’a pas caché sa détermination à avoir un garçon. Un fils, ça garde le nom, ça bosse dur, c’est costaud. Une fille, c’est fragile, volage et source d’ennuis. Mon Dieu, que de clichés ! Un garçon ? Il sourit, intérieurement. L’homme d’antan ne montre jamais ses sentiments. Une fille ? Il explose, littéralement. Et tourne les talons, c’est affolant.
Papa moderne : une fille ou un garçon, franchement, il s’en fiche du moment que le bébé est en pleine santé. Bon OK, si on creuse un peu, nombreux sont les futurs papas d’aujourd’hui à oser avouer qu’ils aimeraient un petit garçon en premier, ne serait-ce que pour qu’il protège les suivants. Mais une fille, c’est aussi la chance de développer une relation tout à fait unique et providentielle avec son enfant. Et rien que pour cela, les coeurs balancent…
Père… ou papa ?
Tout est là. Un peu cliché mais au fond, tellement vrai. Oui, les moeurs ont évolué. Et c’est tant mieux…
Père d’antan : oui, il porte bien son nom. C’est un patriarche, celui que l’on respecte, qui ne fait pas rire et s’amuse à faire trembler toute la maisonnée dès la porte claquée. Avoir un enfant ? C’est simplement passer d’homme à père, un changement de statut sans autre réelle implication. Procréer, c’est juste normal, ça ne va rarement plus loin. Inscrit dans un schéma pré-établi, il ne voit pas pourquoi en changer. Et pourtant, l’évolution des choses fera que très bientôt, il se découvrira de toutes nouvelles émotions aussi addictives qu’étourdissantes, celles de devenir un vrai papa…
Papa moderne : elle est belle l’évolution. Le Père d’autrefois est devenu aujourd’hui un papa. Avec tout ce que cela implique. Des gros bobos, de grands bonheurs, des coups de panique, des gazouillis à profusion… Toutes ces petites choses qui font que la parentalité, quelle que soit le cadre sociologique où elle est définie, est fabuleuse et pleine de surprises. Et même s’il aura fallu du temps pour que les hommes prennent conscience de tout cela, on est quand même plutôt ravies du résultat. Merci les Supers-Papas !
