La chambre de mon enfant, âge par âge…

S’il y a bien une pièce de la maison à chouchouter tout au long des jeunes années de votre petit loup, c’est bien sa chambre à coucher. Véritable repaire pour votre bambin, terrain d’expression de ses plus belles aventures, elle se doit d’être douillette, sécurisée mais aussi à son image. A vous de jouer…

Dès la naissance : la chambre cocon

Tout-petit, on pourrait croire que la chambre d’un nourrisson n’a que très peu d’importance. Après tout, il dort presque toute la journée (la plupart du temps dans vos bras…) et opter pour de jolies montgolfières ou quelques adorables oursons pour habiller vos murs ne changera pas grand chose. Et bien détrompez-vous ! Dès son plus jeune âge, votre enfant a besoin d’être éveillé, à chaque étape de la jour­née. Et son petit bout de chambre est l’endroit parfait pour cela ! Un tapis de jeux qui fait pouic pouic, un mobile co­loré pour attirer son regard, quelques cadres plein de douceur et de poésie… Tout est bon pour stimuler Bébé. Et puis avouons-le, pour le moment votre pioupiou n’a pas encore grand chose à dire côté préférences. Alors profi­tez-en et faites-vous plaisir ! Après tout, entre les phases d’endormisse­ment, de jeux, de change ou encore d’allaitement, vous risquez d’y passer pas mal de temps. Autant que l’endroit soit accueillant n’est-ce pas ?

Notre conseil : A cet âge-ci, Bébé n’étant pas encore autonome, on vise à faire les bons choix. Côté travaux, on mise sur des matériaux non-no­cifs comme une peinture végétale par exemple et pour le mobilier, on prône sécurité. Côté literie, sachez qu’il existe des matelas et linge de maison bio, qui seront bien plus doux (et garantis sans traitements chimiques!) pour accueillir les rêveries de votre enfant.

Dès 9 mois : la chambre casse-cou

Ça y est, Bébé commence à partir, tout seul, à la découverte du monde. Age moyen du quatre pattes et peu de temps après des premiers boums sur le popotin, votre bambin devient un véritable baroudeur prêt à en dé­coudre avec les curiosités de l’univers. Et curieux, il va certainement l’être beaucoup, parfois trop même. Aussi, à cette période-là, votre seule priorité, la sécurité !

Dites-vous bien que votre loulou va fouiner de partout et que, dans toute la maisonnée par la même occasion, il va falloir redoubler de vigilance pour évi­ter les petits accidents domestiques et autres crises de panique. Des meubles bien fixés, des protections pour les ti­roirs, prises murales et autres portes, une fenêtre non-accessible et aucun objet, aussi mignon soit-il, qui pour­rait provoquer un étouffement… Gar­dez l’oeil bien ouvert ! A noter aussi qu’entre deux et trois ans en règle gé­nérale, vous devrez aussi vous pencher sur la question du changement de lit…

Notre conseil : côté sécurité, tout est géré ? Il est grand temps de s’amuser ! Dans la chambre de votre bambin, les jouets d’éveil régneront maintenant en maître. Essayez d’aménager la chambre de sorte à ce que votre enfant puisse accéder à tout sans frustration. Petits instruments de musique, peinture qui se nettoie à l’eau, cubes et autres jeux de construction en veux-tu en voilà, coin bibliothèque avec petits coussins de lecture : à cet âge-là votre loulou se lassera très vite de ses activités, alors n’hésitez pas à varier les plaisirs !

Dès 5 ans : la chambre de grand

Votre enfant entre dans ses dernières années de maternelle, gagne en autono­mie et est accessoirement un véritable moulin à paroles. Bref, il s’affirme et plus il grandit, plus il a besoin de recon­naissance pour gagner en confiance. C’est à cet âge-là qu’il faudra repen­ser l’aménagement de la chambre de votre pitchoune. Vous pouvez encore laisser les danseuses toutes mignonnes et autres pingouins rigolos aux murs pendant quelques temps, ouf, c’est encore un bébé. C’est davantage du côté du mobilier qu’il vous faudra re­trousser vos manches. Un petit bureau pour écrire et laisser s’exprimer toute sa créativité remplacera la petite table à dessin qui a certainement déjà bien vécu, un lit ludique en forme de voi­ture, de carrosse, de cabane ou autre trouvaille que vous pourrez faire sur le secteur pourra aussi l’enchanter, tan­dis que sa petite armoire devra, dans la mesure du possible, être davantage accessible pour qu’il puisse choisir ses vêtements de lui-même (vous pourrez corriger le tir après, évidemment…).

Notre conseil : à cet âge-là, votre bam­bin déborde d’imagination. N’hésitez pas à lui glisser une malle à déguise­ment, tout le nécessaire pour faire travailler ses mimines (pâte à modeler, peinture et autres loisirs créatifs…), un petit théâtre et quelques marionnettes faites maison, un mur noir adapté à la craie : bien sûr, vous vous adapterez ici aux goûts de vos enfants. Ne vous en faites pas, ils sauront vous faire com­prendre s’ils n’apprécient pas l’une de vos idées…

Dès 8 ans : la chambre miroir

Si autrefois la chambre de votre kid relevait uniquement du bon sens, do­rénavant, la chose se complique sour­noisement. A cet âge-là, votre loulou s’affirme de plus en plus. Et autant ne pas vous mentir, il changera d’avis tous les quatre matins. Normal, il se cherche et cela se traduit aussi dans sa prise de décisions. Un coup il sera fan des supers-héros, le lendemain voudra placarder des posters de son champion préféré aux murs… Vous allez claire­ment devenir chèvre. Pour autant, au moment fatidique de métamorphoser la chambre de votre bambin, il faudra clairement l’impliquer. Lui expliquer que cela engendre des coûts, bien sûr, et qu’il faut qu’il soit le plus en accord avec ses choix. Laissez-lui le temps de la réflexion, rien ne presse ! Le princi­pal de toute évidence est qu’il se sente bien dans son espace rien qu’à lui.

Notre conseil : gardez en tête que l’at­mosphère qui règne dans la chambre de votre enfant pourrait très vite ne plus lui convenir. Aussi, prévoyez ces changements d’humeur en privilégiant, que ce soit côté peinture ou tapisserie, des tonalités neutres. Vous pourrez tout à fait personnaliser la chambre de votre loulou en optant pour des cadres ou posters facilement interchan­geables, histoire de suivre son évolu­tion… sans devoir vous lancer dans un grand chantier.

Dès 11 ans : la chambre tanière

Collège, la sentence tombe, votre en­fant devient un pré-adolescent. Et là, c’est le drame. Sa chambre devient bien plus qu’une pièce de jeux, mais une véritable tanière dans laquelle il cachera tous ses secrets. Dorénavant, vous devrez respecter son intimité. Si la déco de la chambre n’est plus de votre ressort (il saura de lui-même vous exprimer clairement ses deside­rata, à vous de voir si c’est réalisable ou non…), votre mission si vous l’ac­cepteza sera de l’aider à gagner davan­tage en autonomie. Vous devrez alors lui apprendre, si ce n’est pas déjà fait, à correctement ranger son espace, no­tamment le coin bureau qui revêt une toute autre importance maintenant.

Côté aménagement, pensez pratique. Une lumière suffisante, un réveil-ma­tin, de bons bouquins… Le reste dé­pendra des envies de votre chérubin. Essayez autant que possible de ne plus paraître intrusive ou de déplacer ses affaires alors qu’il est à l’école. C’est SON espace et il faut qu’il s’y sente en pleine confiance…

Notre conseil : votre enfant vous tan­nera peut-être maintenant pour avoir un poste de télévision dans sa chambre. Si bien évidemment ce choix vous re­vient, on ne vous conseillera que trop d’y réfléchir à deux fois ! Qui dit TV, dit probablement jeux-vidéo et séries à gogo, dit isolement, dit manque de sommeil, dit irritabilité, dit décrochage scolaire… On vous aura prévenu !

Dès 14 ans : la chambre galère

Bah oui quoi… Vous êtes clairement dans une chambre d’adolescent. Pa­tatra, c’est la cata. Sans doute l’âge le plus compliqué à gérer pour les parents, vous devrez batailler entre les matinées un peu trop grasses, les chaussettes sales (et autres petites pé­pites) éparpillées, la musique à tue-tête, parfois même les cigarettes fumées en cachette : bref, l’apocalypse. Ici, soyez ferme mais aussi compréhensif. Rappelez-vous vos propres déboires d’adolescent en construction. Non, non, ce n’est pas une période facile du tout !

Notre conseil : restez zen et gardez le cap ! De toutes façons, il est très probable que vous agaciez déjà votre ado au moindre mot prononcé. Après tout, vous reflétez maintenant tout ce qu’il rejette, à savoir l’autorité… et la ringardise. Alors n’hésitez pas à lui ré­péter les choses, encore et encore, si le besoin s’en fait ressentir, pour que sa chambre ne devienne pas une zone de non-droit !

Dès 18 ans : la chambre vide

Oui, oui… On y est. Cet instant que nous redoutons tous et qui nous fait sortir les mouchoirs. L’envol de votre enfant. Celui où il devient VRAI­MENT un grand… et quitte le nid. Peu importe l’âge de votre minot (s’il est plutôt précoce ou un brin Tanguy), la chose ne sera pas des plus évidentes à vivre. Cet endroit, qui a été le témoin de moments de tendresse, de franches rigolades mais aussi de crises d’an­thologie, va vous sembler bien triste maintenant. Ça y est, vous versez votre larme ? C’est normal… Et moi aussi !

Notre conseil : soit vous conservez l’espace comme un sanctuaire à son enfance, qu’il pourra retrouver dès qu’il reviendra à la maison, soit vous prenez la tangente (après tout, il vous a abandonnée ! Sic…) et donnez à cette pièce une toute nouvelle utilité. Une chambre d’ami, un atelier, un dres­sing… A vous de trouver LA bonne idée ! Tout en gardant en tête que probablement, un jour prochain, elle retrouvera certainement son caractère enfantin… C’est l’histoire de la vie !