La balance ? Ma pire angoisse…

Le surpoids pendant la grossesse. Un débat maître, central, banal. Mais qu’en est-il quand la COURBE S’INVERSE et que la balance entre dans une danse diabolique et VERTIGINEUSE, grignotant le moindre petit gramme avec avidité. INSUFFISANCE DE POIDS et maternité ? Zoom sur un sujet tabou et encore trop méconnu.

L a grossesse, un problème de poids. Depuis toujours. On pointe allègrement du doigt les femmes et les terribles kilos en trop qu’elles accumulent tout au long de la période gestationnelle. Laisser-aller, problèmes de santé, conséquences psychologiques… Cha­cune des causes est passée au crible par d’éminentes études plus ou moins scientifiques, qui tentent de détermi­ner quel est le poids idéal pour une grossesse et un bébé en pleine santé.

Pour autant, cette mise en lumière systématique, nécessaire et souvent source de stress, laisse timidement sur le bas-côté une autre probléma­tique dont on parle encore très peu : l’insuffisance de poids pendant la ges­tation. Et pourtant, de plus en plus nombreuses sont les futures mamans à connaître cette chute vertigineuse de la balance, subie ou recherchée selon les cas, mais qui reste inquiétante à bien des égards.

Je n’arrive pas à prendre du poids

Les causes d’une insuffisance de poids pendant la grossesse peuvent être nombreuses et varient en fonc­tion des femmes impliquées. Il se peut qu’inconsciemment, vous ayez une peur bleue de grossir et que cet état psychique fébrile impacte une prise de kilos que l’on qualifierait de « normale » et nécessaire.

Des problèmes de santé peuvent éga­lement entrer en ligne de compte. Un traitement éreintant, des séquelles d’une maladie passée… Autant de facteurs qui peuvent influer sur la ba­lance et contribuer à votre psychose.

Les nausées, symptôme le plus fré­quent chez la femme enceinte, contri­buent elles-aussi à ce mal-être. Plus ou moins violentes et persistantes selon les femmes, les nausées et vo­missements sont parfois très mal vé­cus. S’ils sont généralement l’apanage du premier trimestre de grossesse, ils peuvent dans certains cas s’installer durablement, parfois même jusqu’à l’accouchement. Provoquant un fort dégoût des odeurs et de la nourri­ture, les nausées sont difficilement conciliables avec un régime alimen­taire convenable lorsqu’on attend un enfant.

Ce qu’il faut faire : si vous perdez trop de kilos au cours des premières semaines de grossesse, que vous ne ressentez pas la faim ou que la fa­tigue et les vertiges vous gagnent de façon trop handicapante, ne tardez pas à consulter. Un médecin traitant, votre sage-femme, une nutritionniste, un psychologue… Tous les conseils seront bons à prendre pour faire face à ce problème pour le moins angois­sant.

N’hésitez pas aussi à faire régulière­ment le point sur l’état de santé de votre loulou in-utéro, afin de détermi­ner si votre perte de poids influe sur son propre développement.

Enfin, ne culpabilisez pas. Dans la mesure où cette insuffisance de poids n’est pas maîtrisée, elle n’est en aucun cas de votre ressort. Votre mission en revanche, vous chouchouter un peu, apprendre le lâcher prise et vous faire suivre par un professionnel de santé qui pourra veiller au grain et vous alerter en cas de chute sévère.

Ce qu’il faut éviter de faire : vous vautrer sur le canapé à tenter de vous empiffrer de gâteaux au chocolat et de frites bien grasses. Même si vous avez l’impression, pendant quelques mi­nutes, de faire en sorte de prendre du poids, le problème est bien souvent plus profond et nécessite d’autres so­lutions. La malbouffe, en raison de ses apports nutritionnels peu recomman­dés pour évoluer en pleine santé, est loin d’être le bon chemin à prendre…

Je ne veux pas prendre de poids

Ici, on évoque un tout autre pro­blème. Celui du psychisme, de la société, des phénomènes de mode qui impactent de façon dangereuse nos comportements. La crainte de prendre des kilos est souvent liée à un embonpoint connu dans le passé, que nous avons en cauchemar de re­trouver. On contrôle alors le moindre gramme, la moindre calorie et pen­dant la grossesse, cette conduite peut s’avérer particulièrement nocive à la fois pour vous mais aussi et surtout pour votre bébé.

Mais alors, d’où vient cette peur pa­nique du kilo en trop ? Sans aucun doute des diktats usants mais persis­tants d’une société bien souvent trop obsédée par le physique idéal aux courbes impeccables. Les magazines, les publicités, la télévision : autant de miroirs affolants de notre génération, qui prônent la perfection, une idée de la beauté photoshoppée bien loin de la réalité. Oui, le danger est là, sour­nois et insidieux, et s’installe dans nos esprits endoloris et fragilisés.

Autre phénomène de mode, la Mom­myrexie. Cette pratique effroyable venue de quelques starlettes en mal de reconnaissance, qui montrent, à grands coups de buzz sur les réseaux sociaux, comment elles font pour ne pas prendre un gramme pendant la grossesse. Sport à gogo, régimes de toutes sortes clairement non-com­patibles avec la gestation : autant de comportements malsains qui multi­plieraient par deux, selon les spécia­listes, les risques de mortalité infantile.

Ce qu’il faut faire : ne pas se lais­ser aller aux effets de mode douteux qui pulullent sur la toile et surtout consulter un spécialiste. En prenant conscience des risques encourus pour vous et votre bébé à trop tirer sur la corde, vous devriez reprendre sans tarder une bonne ligne de conduite.

Ce qu’il ne faut pas faire : vous mettre en tête qu’il ne faut surtout pas prendre de poids pendant la grossesse. C’est une hérésie. En re­vanche, vous pouvez tout à fait sur­veiller votre courbe en faisant les bons choix. Une alimentation saine et équilibrée, une activité douce et adaptée à votre condition, autant de petites choses toutes simples qui vous permettront non seulement de ne pas faire exploser la balance, mais aussi de rester en bonne santé…

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