Ne négligez pas votre périnée !

A peine Bébé est-il arrivé, qu’on en entend déjà parler. La rééducation périnéale, malgré son nom quelque peu BARBARE, est essentielle pour prévenir ou limiter les éventuels RISQUES de déboires post-accouchement.

Le périnée, kesako ?

Particulièrement fragilisé au cours de l’accouchement, le périnée est selon la définition de Doctissimo (certaine­ment l’un de vos sites favoris en ce moment, avouez!), un ensemble de muscles, ligaments et membranes, for­mant une sorte de hamac, dont le rôle est de soutenir les organes du petit bas­sin (rectum, vagin, vessie). Contraire­ment à ce que de nombreuses femmes imaginent, le périnée n’est pas situé au niveau de l’abdomen. Aussi, faire des abdos à la suite de votre accouchement n’y fera rien : le périnée se nichant en réalité entre le vagin et l’anus, il néces­site une rééducation toute particulière.

Après neuf mois de grossesse et de prises de poids intempestives, votre utérus qui gonfle à vue d’oeil et qui prend de plus en plus de place, votre périnée peut perdre de sa tonicité, en­traînant un relâchement des tissus qui peut engendrer dans le futur, des pertes vaginales et autres fuites urinaires. Oui, oui. Beurk ! Des désagréments que l’on ne connaît que trop peu (ou que l’on évite de crier sur tous les toits), le périnée étant un sujet particulièrement tabou souffrant d’un manque d’infor­mations difficile à expliquer, tant la problématique est commune à toutes les jeunes mamans. En effet, de nos jours, les jeunes femmes sont plus sen­sibilisées à la lutte anti-vergetures qui au final, n’est autre que le reflet d’une considération esthétique, qu’à la réédu­cation périnéale qui peut avoir de plus ou moins lourdes conséquences sur leurs vies quotidiennes.

Au moment de la ménopause, sachez également que de nombreuses femmes connaissent une perte musculaire du périnée, potentiellement aggravée en fonction des grossesses passées. Il est essentiel de rappeler aussi qu’une fai­blesse de cet amas de petits muscles peut occasionner quelques désordres d’ordre sexuel, d’où l’importance de mettre en application les bons conseils de votre sage-femme et de suivre scru­puleusement vos séances de rééduca­tion, prévues 6 à 8 semaines après la venue au monde de votre bout’chou.

Comment se passe la rééducation ?

Ici, tout dépend de la typologie de votre grossesse et de votre accouchement. Un examen préliminaire permettra de déterminer l’état de votre périnée. Plusieurs facteurs entrent donc en ligne de compte. Est-ce votre première grossesse ou non ? Avez-vous connu un accouchement par voies naturelles ou bien par césarienne ? Aviez-vous déjà eu des fuites urinaires par le pas­sé, au cours de votre grossesse ou au contraire avez-vous été épargnée de ce côté-là (veinarde!)? Le poids de votre bébé à la naissance, l’utilisation éven­tuelle d’un forceps ou encore l’hérédité : de nombreux points qui viennent plus ou moins peser sur la balance. Vous l’aurez compris, toutes les femmes ne sont pas égales face à cette distension musculaire. Et en réalité, même si vous pouvez tout à fait passer au travers de cette problématique féminine, il est tout de même recommandé de faire votre rééducation telle qu’elle vous l’a été conseillée par votre avis médical. Remboursées par la Sécurité Sociale, ces séances au nombre variable (entre 10 et 20) sont assurées par une sage-femme, un kinésithérapeute ou encore votre médecin généraliste. Pour vous aider à retrouver du tonus et l’élasti­cité de votre périnée, l’aide médical à vos côtés pourra, selon ses méthodes propres, vous proposer une rééduca­tion à l’aide de différents instruments ou bien des doigts, autour desquels il vous sera demandé de contracter vos muscles, selon un rythme bien défini.

A chacun sa méthode !

De la même manière qu’il y a diffé­rentes façons d’accoucher, il existe dif­férentes méthodes de rééducation pé­rinéale. La plus répandue, la méthode manuelle. Ici, ce sont les doigts de la sage-femme ou de votre kiné qui vous guideront, en fonction de vos lacunes musculaires. Grâce à des images men­tales, vous pourrez ainsi « visualiser » votre périnée et l’aider à travailler en fonction de ses besoins. En règle géné­rale, cela se traduit par des contractions plutôt rapides et fortes.

Autre procédé, l’utilisation d’une sonde vaginale. On parle ici soit d’électrosti­mulation qui viendra donner de petites impulsions de courant à votre périnée, qui auront pour effet de réveiller vos muscles soit de soulager d’éventuelles douleurs.

Vous préférez contrôler votre bas-ventre ? Soit ! Le biofeedback, tech­nique où la patiente est plus active puisque c’est elle qui serre la sonde elle-même en fonction de l’exercice demandé, est fait pour vous ! Vous avez aussi la possibilité de pratiquer quelques exercices à la maison, que l’on recommande de notre côté da­vantage en complément de séances dédiées et accompagnées, pour boos­ter davantage votre rééducation. Sa­chez qu’il existe toutefois de nouvelles méthodes d’auto-réeducation pour le moins séduisantes et efficaces, que nous nous faisons un plaisir de vous présenter dans ce dossier… … Ou anales d’ailleurs ! Assez de la petite goutte inattendue et pour le moins gênante qui fait une terrible apparition lorsque l’on éclate de rire ou que l’on éternue ? Prenez soin de votre périnée et il vous le rendra bien ! Et oui, la rééducation péri­néale est le premier traitement pour repousser (ou tout du moins limiter) les risques de fuites urinaires (80% des cas étant résolus grâce à ce pro­cédé). Dans tous les cas, n’hésitez pas à aborder le sujet sans honte ni tabou, les fuites urinaires liées à un accouchement n’étant en aucun cas une maladie et pouvant être résolues très facilement grâce à de simples exercices. En parler est donc essen­tiel pour en comprendre les enjeux et éviter les désagréments de petites pertes incontrôlées ! Promis, votre cu­lotte Petit Bateau vous remerciera de prendre soin d’elle !

D’autres conseils ?

Pour booster votre périnée, en plus des séances de rééducation médicale­ment préconisées, quelques exercices faciles peuvent être pratiqués, chez vous, quotidiennement. En train de repasser ou de faire la queue à la bou­langerie ? Postée fermement sur vos deux jambes, contractez votre vagin à raison d’une dizaine de contractions par mini-séance. Aux toilettes, jouez de temps à autre au « stop-pipi » en tentant de contrôler votre flux. Pour d’autres techniques ou l’utilisation d’appareils dédiés, demandez conseil à votre médecin.

Et si c’était trop tard…

Je vous vois venir, vous, sur votre ca­nap’, en train de lire cet article avec un brin de curiosité (et de culpabilité), vous avouant à demi-mot que la réé­ducation périnéale , vous l’avez claire­ment zappée… Rassurez-vous, aucun reproche ici, faisant moi-même partie de cette joyeuse tribu au pipi facile ayant jadis clamé haut et fort : « j’en ai pas besoin et j’ai pas le temps ! ». Balivernes ! Car oui, la Fée Périnée ne s’est visiblement pas penchée sur tous les berceaux, et mieux vaut prévenir que guérir. Le retour aux couches, non merci !

Et vous savez quoi ? Il n’est jamais trop tard pour vous pencher sur vos petits muscles qui habitent votre en­trejambe. Vous pouvez travailler votre périnée, même si votre loulou est déjà en maternelle, quel que soit votre âge. Avec de bons exercices, vos muscles seront stimulés et retrouveront de la vigueur. Vous pouvez même deman­der à votre médecin de vous pres­crire quelques séances de rééducation (non, elles ne sont pas réservées aux jeunes mamans!), dans le cas où vous ressentiriez une gêne persistante à cet endroit précis ! En vérité, je vous le dis, vous n’avez plus aucune excuse de tangible !

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