Motricité libre, késako ?

Vous avez déjà certainement du entendre parler de la MOTRICITE LIBRE. Mais de quoi s’agit il ? Petites explications sans tabous, sur une PRATIQUE de plus en plus courante chez les jeunes parents.

Derrière un nom pas très gla­mour, se cache un véritable phénomène. Et pourtant, la motricité libre, il n’y a rien de plus simple ! Il s’agit en effet d’une approche respectueuse du rythme de développement du bébé. Il suffit de laisser votre bout’chou évoluer seul le plus possible, sans le contraindre à prendre des positions qui ne sont pas naturelles pour lui et de le laisser faire ses propres décou­vertes, que ce soit au niveau de son corps, de ses mouvements ou encore de ses capacités à se déplacer.

La motricité libre, ça vient d’où ?

C’est Emmi Pikler , pédiatre autri­chienne née en 1902, qui est à la base de cette approche. Elle a exercé pen­dant dix ans comme pédiatre de fa­mille en Hongrie, avant d’ouvrir une pouponnière pour orphelins ou enfants abandonnés, à la demande du gouver­nement hongrois. Cette pouponnière est chargée de former des équipes des autres pouponnières du pays et c’est durant cette période qu’Emmi Pikler commence ses travaux de recherche sur le développement moteur des bébés. En 1970, elle publie d’ailleurs un livre, « Se mouvoir en liberté dès le plus jeune âge » avant de prendre sa retraite quelques années plus tard. Ce n’est que vers la fin des années 70 que les premières mises en application des idées d’Emmi Pikler débutent en France. En 1984, l’associa­tion Pikler Loczy de France voit le jour.

La motricité libre, pour quoi faire ?

L’objectif est de laisser faire l’enfant tout seul, de le mettre dans des po­sitions qui lui permettront de faire de très nombreuses expériences mo­trices. Par exemple, lorsqu’un bébé est allongé sur le dos, il n’a pas besoin de faire d’effort particuliers pour rester dans cette position qui est naturelle­ment physiologique pour lui. C’est donc agréable pour lui de pouvoir découvrir sa liberté de mouvement : tourner sa tête de droite à gauche, bouger les mains, les pieds, les bras et les jambes, relever le bassin et attraper ses pieds pour jouer avec… Autant de petits bonheurs qu’il se plaît à expéri­menter comme un grand.

Ce développement physiologique naturel lui permettra d’avoir plus confiance en lui et lui donnera encore plus de motivation pour continuer ses drôles de tentatives jusqu’à ses pre­miers pas. Et puis, un enfant qui fait ses propres expériences n’a pas besoin constamment d’un adulte pour l’aider. Il acquiert donc une autonomie assez rapidement et aura beaucoup moins de frustrations qu’un bambin qui a besoin d’un parent à tout bout de champ.

La motricité libre, mais comment ?

Au début, il suffit de laisser bébé libre sur le dos et de le laisser évoluer tran­quillement. Bien sur, il va de soi que cela ne veut pas dire qu’on le laisse seul sans surveillance ! Il faut quand même observer et accompagner son enfant pour lui éviter tout danger. Un tapis en mousse, une bonne couver­ture, quelques jouets adaptés à l’âge de Bébé et vous voilà partis pour dé­buter !

Par la suite, votre pioupiou va essayer de monter sur le canapé, de gravir les escaliers, d’attraper des objets plus en hauteur… Il faudra alors l’accompa­gner tout en essayant de ne pas trop intervenir, de ne pas trop l’épauler. Votre rôle est d’observer votre enfant s’épanouir dans un milieu sécurisé pour lui. Encore une fois, il est hors de question de laisser bébé seul faire tout et n’importe quoi sans votre re­gard bienveillant ! Vous resterez bien sûr tout prêt de lui pour prévenir d’une chute éventuelle et pour l’en­courager, ce qui lui donnera encore plus l’envie de persévérer.

Pour vous donner un exemple concret, la motricité libre consiste à ne pas asseoir un bébé tant qu’il n’arrive pas de lui-même à se mettre dans cette position. Or, lorsque l’on assoit un bébé, si celui ci tombe, il est incapable de s’y remettre seul et se retrouve coincé, ce qui le met dans une situation de frustration. L’idée est donc ici de laisser l’enfant trouver la bonne posture par lui-même.

La motricité libre, avec quel matériel ?

Pas grand chose, c’est le gros avan­tage ! La motricité libre préconise de ne pas utiliser de transat ou de cosy car ils maintiennent l’enfant dans une position semi-assise, position qu’il n’a pas acquise de lui-même et l’empêche de bouger à cause des lanières qui le retiennent. Le trotteur (ou youpala) est également déconseillé : il nécessite que l’enfant pousse avec ses orteils au lieu des ta­lons et les roues gênent à la gestion du déséquilibre qui est nécessaire à l’ap­prentissage de la marche.

Le parc n’est pas favorable non plus : l’enfant y est enfermé et ne peut se déplacer , coincé dans un espace res­treint.

Enfin, il faut se méfier des portes-bé­bés qui ne sont pas physiologiques, c’est à dire qu’ils ne respectent pas une position agréable pour bébé : il y est suspendu par son bassin, dans une po­sition verticale qui demande des efforts à sa musculature. Vérifiez donc bien que le porte-bébé que vous souhaitez acheter soit bien adapté à votre loulou !

La motricité libre, quels vêtements et chaussures pour bébé ?

Si des positions peuvent contraindre les bébés à être mal avec leur corps, certains vêtements sont tout aussi embêtants. Coincés ou saucissonnés, nos fripouilles n’arriveront pas à se déplacer correctement. Qui n’a jamais mis une combinaison d’hiver dans la­quelle bébé a les bras complètement bloqués ? L’idéal est de trouver des vêtements souples et assez amples qui ne gênent pas les mouvements. Les sarouels sont vraiment idéaux car non seulement ils sont agréables à por­ter, mais en plus ils n’empêchent pas bébé de bouger comme il le souhaite. Ils ne serrent pas trop le ventre ni les jambes et en plus, gros avantage, font souvent plusieurs tailles (du 6 au 9 mois par exemple) ce qui fait qu’on peut les garder longtemps. Si l’on n’en trouve pas énormément dans le commerce, de nombreuses couturières en vendent sur internet. C’est le cas d’ « Un trou de souris », une couturière qui fait toutes sortes de vêtements qui conviennent parfaitement avec la motricité libre. Et pour ceux ou celles qui n’aiment pas le côté « pendant » du sarouel, elle fait des pantalons moins larges sur le même principe.

Quant aux chaussures, on a toujours entendu qu’il fallait des semelles bien dures, qu’elles devaient monter à la cheville pour bien maintenir le pied et avoir un gros contrefort. Aujourd’hui, de nouvelles études montrent que ce genre de chaussures seraient trop lourdes pour les enfants et pourraient être comparées à des chaussures de ski ! En effet, peu pratique pour ap­prendre à marcher avec des chaussures aussi lourdes et rigides… Le mieux se­rait de laisser les bébés pieds nus, mais forcément, ce n’est pas vraiment pos­sible. Il faut donc trouver des chaussures très souples. Le site internet Petitspasde­geant.com propose toutes les marques de chaussons et de chaussures souples.

La motricité libre,

mon avis de maman

J’ai découvert la motricité libre avec ma deuxième fille. Pour ma première, j’ai utilisé un trotteur, mais elle a quand même marché tôt (12 mois). Elle avait envie d’être debout très jeune, de marcher même si elle n’y arrivait pas, et j’avais donc l’impres­sion que le trotteur lui permettait de répondre à son attente. Je n’ai pas vu d’effet néfaste sur elle, ni de retard de marche, même si j’aurais pu certaine­ment la laisser évoluer autrement si j’avais connu la motricité libre avant.

Pour ma deuxième, j’ai eu envie de mettre la motricité libre en place, mais de l’adapter aussi aux besoins de mon enfant. C’est malheureusement mon enfant qui m’a forcée à m’adapter, car avec son reflux elle ne supportait pas de rester sur le dos. J’ai utilisé un transat, dans lequel elle était bien, et un cosy.

Je m’intéresse à la motricité libre, j’essaye de laisser ma fille évoluer un maximum librement et j’achèterai des chaussures souples pour ses premiers pas, plutôt que des chaussures rigides et montantes, comme j’ai pu le faire avec mon aînée. Le top finalement ? Chacun peut adapter comme il le souhaite la motricité libre, en suivre les fondements à la lettre comme en prendre des petits bouts seulement.

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