Accouchement : entre mythes et réalité…

L’ACCOUCHEMENT. Il nous fait fantasmer, rêver, trembler. Un peu de chance, quelques souffrances et hop, c’est la DELIVRANCE. Mais loin des sketchs et séries télévisées, dans la vraie vie, c’est comment de mettre au monde un enfant ?

Tout part de là. D’une bonne vieille redif’ sur la TNT du fameux sketch de Florence Foresti sur les joies de la ma­ternité. J’aurais mieux fait de zapper. Mais je me marre. Ah, elle en a fait couler de l’encre la bougresse, en levant le voile sur ce qui se passe vrai­ment, quand on se retrouve les jambes écartées face à un Docteur Mamour de pacotille (oui, ils ne sont jamais aussi sexy que dans les séries US. Enfin bref !).

Nous aurait-on menti ? Donner la vie est-ce différent du fantasme idyllique que nous nous en faisons ? Une petite contraction à peine perceptible et hop, quelques secondes après on se retrouve l’air béat devant ce petit être tout fra­gile que nous venons d’expulser en toute facilité, brushing impeccable et make-up parfait s’il vous plaît ? Bon, soit, pour bon nombre d’entre nous (les veinardes!) et fort heureusement, l’accouchement est juste un moment magique. Pour certaines, en revanche, c’est la cata. Entre réalité et fiction, on a décidé de vous demander VOTRE vérité. De nous raconter VOTRE expé­rience… Parce que c’est aussi et surtout ça le partage entre mamans…

Hypnotisée…

« Ayant très mal vécu mon premier accouchement (péridurale totalement inefficace, bébé bloqué dans le bas­sin, j’ai cru mourir ce jour là !), j’ai voulu mettre toutes les chances de mon côté pour mieux vivre ce second accouchement qui m’attendait et qui m’angoissait… J’ai donc décidé de ten­ter l’aventure de la préparation à l’ac­couchement sous hypnose. Beaucoup de sages-femmes sont formées dans notre maternité ! C’est une chance!

La préparation consiste en 3 séances où l’on apprend à s’auto-anesthésier, via le subconscient.

Le 24 mai, dans l’après midi, je com­mence à ressentir et à reconnaître les fameuses contractions de travail. A la maison, je gère plutôt bien la douleur, en me concentrant sur le décor que je me suis créée lors de la préparation. A 22 heures, je perds un peu de sang, mon mari décide qu’il faut aller à la maternité. Je gère. Une demi-heure plus tard, alors que je faisais les cent pas, les contractions se sont intensi­fiées. A minuit, je descends en salle d’accouchement pour recevoir une péridurale.

Au son de la voix de ma sage-femme formée à l’hypnose, j’arrive à oublier ma douleur ! Je me plonge dans le bleu de ses yeux, je me concentre sur ses paroles, je n’ai plus mal. L’anesthé­siste arrive à 00h30. Il me demande de m’asseoir au bord du lit pour me faire la fameuse piqûre… Mais je sens que mon bébé descend et je n’ai qu’une envie, pousser pour rencontrer mon bébé.

Je reste concentrée sur le regard et les paroles de la sage femme. Mon mari a un rôle d’anesthésie aussi (une technique de contact sur la cuisse). Je pousse, sans souffrance, bébé est là, tout chevelu, il a envie de sortir ! En quatre poussées, on le découvre ! Quel magnifique souvenir de voir ma prin­cesse ! Une chose est sûre, si je devais revivre un accouchement, sans aucun doute, je repasserai par l’hypnose ! J’ai eu l’accouchement dont je rêvais… Et je ne suis pas prête d’oublier la voix et les yeux de mon héroïne de cette nuit là ! » Sarah.

Astucieuse

« Cela va paraître un peu bête mais nous avions entendu que les couples qui ne coupaient pas les ponts aux rapports sexuels durant la grossesse, connais­saient une délivrance rapide et sereine. Du coup, côté galipettes, nous faisions comme si je n’étais pas enceinte. Et figu­rez-vous, accouchement de rêve ! Pre­mière vraie contraction à 21h15, petit trajet, j’arrive, je vomis et hop, installa­tion super rapide car bébé pointait déjà le bout de son nez ! J’ai poussé 5 fois et à 22h00 mon petit était là. Aucune coupure, pas de péridurale, le bonheur tout simplement. Et un bébé en super forme ! » Willabelle

Retardataire…

« Trois jours après le terme, j’ai ren­dez-vous pour un contrôle. L’écho et le monitoring sont bons et moi, je pleure de devoir rentrer chez moi et attendre encore… En remettant mes chaussures pour partir, je perds les eaux. Je suis folle de joie, je vais enfin rencontrer mon bébé. Ou presque. Car 10 heures plus tard, j’y suis encore. Dans la nuit, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Le gynécologue débarque. Il me demande de pousser mais ne prend pas la peine d’installer les étriers et les sages-femmes ne sont pas en place non plus. Je sais ce qu’il m’annonce avant même qu’il le dise : ce sera une césarienne. Je suis déçue, mais mon bébé en a besoin, alors je me reprends. Arrivée au bloc, je suis prise de panique. J’ai peur, je pleure et je tremble de tout mon corps. Je me sens mal. Mon fils naît à 1h21, mais moi, je suis toujours mal. J’ai envie de vomir et la tête me tourne à tel point que je pose à peine les yeux sur lui au moment où on me le montre. Je me demande si tout cela est normal et je pleure à nouveau parce que je n’ai pu voir mon fils que quelques secondes. Et je m’enfonce. Je vois les médecins qui commencent à bouger dans tous les sens, l’un d’entre eux me pose même un masque sur le visage et c’est le trou noir…

Je me réveille 5 heures plus tard. Mon esprit est embrouillé. Je mets plusieurs minutes à me souvenir de cette nuit terrible, et je vois mon mari à mes côtés, épuisé et inquiet. Un médecin vient à ma rencontre. Il me dit que j’ai risqué ma vie, que j’ai perdu plus de 2 litres de sang et que je suis restée plus de 4 heures au bloc. Je suis sous le choc. Je pleure et puis je repense à mon fils et j’exige de le voir. On me le refuse. Alors je crie, je hurle, je pleure. J’ai failli ne jamais le rencontrer alors maintenant, je veux le voir, le serrer dans mes bras et pro­fiter tout simplement ! Finalement les soignants acceptent de me remonter en chambre sous surveillance. Je ren­contre enfin mon bébé et même si je me sens au plus mal, je ne le quitte pas des yeux. Une puéricultrice me demande si je veux le prendre et me dit que je dois être vigilante et ne pas m’endormir malgré la fatigue. Je ré­ponds immédiatement oui et même si je dois lutter contre la douleur et la fatigue je le serre fort contre moi. On se regarde pendant un long moment qui me paraît pourtant trop court. Je donnerais n’importe quoi pour que le temps s’arrête et qu’on reste là une éternité à se regarder, à faire connais­sance tous les deux. J’ai souffert, oui, mais franchement, ça valait le coup… » Ju.

Douleurs, mes amours !

« 38 SA… Je me réveille à 5h20 du ma­tin… Sensation bizarre… J’attends. 5 minutes après, rebelote… A la troisième contraction, je réveille mon conjoint. Je suis pliée en deux, j’ai de plus en plus mal. Valise prête, on monte en voiture. Plus d’essence et j’habite à 40 minutes de la maternité.

6h30 du matin, nous voilà enfin arrivés… Col ouvert à 4, on me passe en salle d’ac­couchement… Pas le temps pour la péri­durale. Je pleure, j’ai mal, j’en peux plus. 8H00, ma respiration se coupe pendant deux contractions. Ça y est, je le sens, mon fils est là… Il va sortir ! J’attrape le papa par la blouse et lui fais comprendre l’urgence de la situation. Réaction de la sage-femme ? « OK, je vais chercher de l’aide. Surtout ne poussez pas ! » Je manque de l’insulter, elle est marrante elle.

Elles arrivent à deux en courant… Elles jettent tout sur la table de préparation… Pas le temps pour les étriers. J’ai mal comme jamais, je me dis que je peux pas souffrir plus. Au fameux « Poussez ! », je pousse de toutes mes forces. La tête est sortie. Deuxième poussée, Bébé était là. Ce mot : la délivrance, a pris tout son sens en ce jour merveilleux… Et là, comme par magie, on oublie tout. » Fiona.

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