
Sommeil perturbé : tout ce qu’il faut savoir
Cauchemars ou terreurs nocturnes, le sommeil de votre enfant est perturbé ? Pour comprendre d’où vient ce malaise et tenter de le contrecarrer, Baby & Cie fait le point sur la question.
Réveillés par des pleurs ou des cris en pleine nuit, alertés par la moue renfrognée d’un enfant au réveil ou tout simplement confidents des mauvais rêves qui hantent l’esprit de leurs bouts de chou : nombreux sont les parents à connaître l’angoisse et la frustration des troubles du sommeil affectant les plus jeunes. Souvent démunis face à ces phénomènes étranges, il faut, dans un premier temps, tenter de comprendre d’où peut provenir ce malaise inexpliqué, qui joue un rôle inquiétant au sein de la famille.
« Les terreurs nocturnes et les cauchemars sont deux manifestations bien distinctes, bien que leurs causes peuvent avoir des sources similaires, nous apprend Dominic Anton, psychothérapeute familial systémique à Montrouge. L’enfance est une période de nombreuses découvertes, de nombreux apprentissages comme la marche, le sens du partage, la gestion des colères ou l’accès à l’autonomie… Le sommeil est censé aider à assimiler tout cela. Ces phénomènes peuvent également être des réactions à des événements familiaux difficiles par exemple ». Une forme d’exutoire donc qui permet à l’enfant d’exacerber ses craintes profondes et ses angoisses latentes.
Pour tenter d’aider votre enfant à regagner un sommeil d’ange, l’important est ainsi de déceler quelle est la « source » du problème, afin d’en contrer au plus vite les effets néfastes.
Le cauchemar, un phénomène fréquent
On a tous en tête un affreux cauchemar qui nous perturbait étant petit. On se réveille affolé, l’esprit brouillé par des images désagréables et une affreuse sensation d’être perdu entre rêve et réalité. Les cauchemars sont plutôt fréquents, au cours de l’enfance ou à l’âge adulte. Il faut s’inquiéter quand ceux-ci deviennent persistants, récurrents et qu’ils ont tendance à affoler votre petit bout. Car si pour vous un cauchemar est simplement une sensation agaçante, pour un enfant, il peut devenir troublant voire choquant.
« Le cauchemar est un rêve, une histoire incohérente désagréable, poursuit le spécialiste. Ils apparaissent le plus souvent entre 1 et 6 ans, et les cauchemars sont souvent marquants aux petites heures du matin. L’enfant généralement, lors d’un cauchemar, se réveille et voudra, suivant l’âge, raconter les images de son cauchemar. Il est alors très effrayé, il a besoin d’être vraiment rassuré ». En parents protecteurs et avisés, nous sommes tous tentés dans ce cas précis d’embarquer notre petit ange dans notre lit, pour le cajoler et l’apaiser. Pourtant, même si cela part d’un bon sentiment, le fait de l’endormir à vos côtés pourrait accroître les troubles du sommeil de votre enfant en créant chez lui une sorte d’habitude de réveil.
Prendre le temps de réconforter, avec de douces paroles et des gestes tendres, dans son propre lit, jusqu’au nouvel endormissement de votre pitchoune : voilà donc la bonne solution. « N’hésitez pas au réveil à faire du cauchemar un jeu, d’en rire. Bien plus qu’un long monologue qui serait mal ressenti par votre enfant ». En effet, le fait de dédramatiser la chose lui permettra de l’appréhender avec un peu plus de sérénité.
Les terreurs nocturnes, un phénomène impressionnant !
Différentes des cauchemars classiques, les terreurs nocturnes sont particulièrement déroutantes, tant dans leur fond que sur la forme. « Les terreurs nocturnes peuvent s’apparenter au somnambulisme. Elles arrivent souvent vers l’âge de 3-4 ans mais peuvent parfois survenir chez l’enfant dès 5 mois, explique Dominic Anton. La forme en est très impressionnante avec des cris, de la transpiration, un regard qui fixe le vide, une terreur évidente, une accélération du rythme cardiaque. Généralement, l’enfant se débat. Il faut savoir que l’enfant n’est alors pas éveillé et est plongé dans un profond sommeil ». Même si cela est plutôt difficile, il convient ici de ne pas réveiller votre enfant. Votre rôle consistera surtout à veiller à ce qu’il ne se blesse pas et attendre qu’il se calme. « Intervenir en réveillant l’enfant entraînera une incompréhension de sa part, une confusion des états qui peuvent amplifier son angoisse, nous éclaire le psychothérapeute. La terreur nocturne est un problème de maturation du système veille/sommeil, sans aucune gravité, mais générateur d’angoisses. A l’inverse d’un cauchemar, il est inutile d’évoquer ce qui s’est passé le lendemain, cela pourrait entraîner une inquiétude voire de la culpabilité chez votre enfant ».
Les causes de ce phénomène peuvent être multiples comme une angoisse profonde, une fièvre persistante ou un manque de sommeil par exemple. Avec l’age, ces troubles disparaissent assez facilement. Si tel n’est pas le cas et que ces manifestations déroutantes perdurent, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un spécialiste.
Quelques astuces au quotidien
Pour aider votre enfant à retrouver un sommeil apaisé et réparateur, quelques petites règles et astuces sont de mise. Dans un premier temps, veillez à ce que votre enfant se sente bien dans l’atmosphère de sa chambre. Un endroit en mode cocooning favorisera son bien-être et son endormissement.
Avant le coucher, de préférence à heure fixe chaque soir pour instaurer une habitude de sommeil, mieux vaut éviter les activités physiques « excitantes » ou le passage devant la télévision (souvent génératrice de cauchemars à cause de contenus non-adaptés) qui abreuve d’images le cerveau de votre petit bout. Évitez aussi les repas trop chargés ou grignotages tardifs qui peuvent aussi entraîner des cauchemars et terreurs nocturnes.
Si votre enfant traîne la patte avant d’aller au dodo, apeuré des cauchemars qu’il pourrait faire, pourquoi ne pas créer un petit rituel du coucher, accompagné d’une histoire ou d’une berceuse pour les plus-petits ou d’une discussion apaisante avec les plus grands. Au besoin, vous pouvez bien évidemment opter pour une veilleuse ou une lampe de poche placée à proximité de votre bambin ou bien laisser la porte entrouverte pour le rassurer. Une petite chasse aux monstres avant la mise au lit ou l’utilisation d’un attrape-rêves peuvent aussi faire l’affaire… Se sentir bercés par de doux rêves, voilà le véritable sens de la nuit !