L’électricité ? Je m’en passe ! Enfin presque…

Sur les chemins de la rédemption, MONSIEUR EDF était de trop. Sans ménagement, il a pris ses cliques et ses claques et hop, A LA PORTE. Soulagée ? Pas pour longtemps

Une rupture, c’est un peu comme un pansement. Plus on l’arrache vite et moins ça fait mal. Et puis c’est comme tout. Quand quelque chose est néfaste pour soi, mieux vaut l’écarter vite fait de son chemin. Ma target cette-fois-ci ? L’électricité. Mais si enfin, cette énergie utlra-vorace qui détruit la planète. Celle-là qui sert à laisser la lumière des toilettes allumée toute la journée au cas où l’on se perde dans notre propre appart’. La même qui nous enveloppe de sa chaleur ensorcelante quand on cuisine, on se lave, on mange et même quand on dort et qu’il faut brancher un réveil pour le lendemain suivant… Ça y est ? Vous y êtes ? Et bien moi je dit stop à la sur-consommation et je tacle EDF par la même occasion…

Une semaine pour tout changer

Une semaine. C’est le temps que je me donne pour m’habituer à ma nouvelle vie de femme des cavernes. Pour une fois, ma lubie ne semble pas trop perturber ma tribu. Papa se dit qu’il fera des économies. Quand à mon niaf, c’est tous juste l’été, les oiseaux chantent et ils sont plus souvent dehors que devant la télévision. Fana de Koh-Lanta, il prend même ça comme un jeu. Sympa ! Un, deux, trois, en vrais aventuriers des temps modernes, on coupe le compteur.

Waouh… Rien que ce geste là est salvateur.

Sauf que flûte de zut, j’ai oublié le congélo. En deux temps trois mouvements, je file chez ma voisine lui emporter mes sacs de victuailles en lui balançant qu’elle participe elle aussi à notre expérience écolo-scientifique. Elle sourit, prend mes Misters Freeze et claque la porte. Soit.

Première après-midi au top. On court (à pieds!) à l’épicerie du coin acheter quelques bougies, une salade toute prête et des mots croisés et on finit la journée par une balade champêtre dans les vignes. Jusque là, c’est très chouette.

Après un petit pique-nique au son des grillons, quelques chansons façon Petite Maison dans la Prairie, la nuit commence à tomber. Et là… c’est le drame !

Mamaaaaaaaan, je m’ennuie !

Ben oui quoi… En vacances, on ne se couche pas très tôt. Et jouer au rami à la chandelle ne passionne pas forcément mes troupes. A cette heure-ci, on pourrait regarder un film en famille. Seulement voilà, la télé à piles, je connais pas et mon satané de mari a oublié de recharger son Smartphone. Coupés du monde (une semaine sans l’appel de la belle-maman, ça fait du bien au moral), on commence à se ronger les sangs. Je tente de leur expliquer qu’il fut un temps où l’électricité n’existait pas et qu’il fallait faire sans, leurs yeux de merlans frits me montrent à quel point ils me détestent à cet instant précis.

Je décide d’aller me prendre une petite douche et de les laisser ruminer au salon. Seulement voilà, à la moindre giclette d’eau froide sur ma peau, je réalise subitement que le chauffe-eau lui aussi est coupé. Je sers les dents, montre l’exemple et vais même jusqu’à me laver les cheveux, toute fière de mon exploit. Diable ! Le sèche-cheveux ! A ce moment précis, moi aussi je me déteste.

Je redescends avec ma tête de caniche et là, l’assemblée toute entière se met à éclater de rire. Un vrai moment de partage (sur ma pomme mais il faut ce qu’il faut), et nous voilà tous reboostés pour aller au bout de notre défi…

C’est le Jour 2…

Et crotte. Il pleut. Il fallait que ça tombe pile aujourd’hui. Et quand la flotte s’en mêle, que les vélos, trottinettes et autres boules de pétanque restent à couvert, dur dur de garder le moral. Après une matinée à tourner en rond, un bout de saucisson avalé en vitesse, nous voilà autour de la table, et tous me regardent, y compris Papa Chatouille, avec des mitraillettes dans les yeux.

C’est là que je me rend compte que cette-fois-ci, j’ai été un peu trop ambitieuse. Que finalement, nous autres citoyens des temps modernes bercés dans le confort, avons du mal à nous passer de nos acquis. J’ai honte. Honte parce que beaucoup encore sur cette planète n’ont pas les mêmes privilèges que nous. Honte parce que nous sommes encore capables de nous plaindre.

Je m’en vais penaude vers le compteur et abdique devant notre faiblesse. OK pour l’électricité. Mais sans abuser, promis…

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